Le pouvoir d’un sifflet
Le
complot était parfait entre l’arbitre et les Pharaons mais, comme
d’habitude, il y a ceux qui sont habitués à vaincre sans honneur.
L’Algérie vient de gagner une équipe qui a l’avenir devant elle et qui
nous a donné de la joie et de la bonne humeur.
Sauf
à être daltonien, l’arbitre n’a rien de bénin, il a confondu le bleu
avec le rouge, la couleur du maillot égyptien. Et pourtant le match
s’annonçait comme un duel entre de vieilles connaissances. Sur le
terrain, les 22 se retrouvaient pour un autre round de confrontation,
où on était loin de s’imaginer que l’homme en bleu était celui qui
allait faire la différence en faisant sortir deux joueurs des Verts
avec un penalty en prime et, en subprime, leur gardien de but. De quoi
entrer dans le Guinness des records !
Finalement, un seul homme, par
le pouvoir d’un sifflet, peut fausser une rencontre inscrite par les
organisateurs au niveau risque maximum. Le choix porté sur l’arbitre de
nationalité béninoise montre encore une fois que le poids de l’Égypte
sur la Confédération africaine de football, quoi que puissent en dire
les contradicteurs, s’assimile à une hégémonie totale.Humiliée au
Soudan, l’Égypte n’a pas pu digérer la défaite qui n’avait souffert
d’aucune équivoque, le silence des autorités aux attaques des médias
égyptiens a été considéré comme l’ultime camouflet par la “mère des
civilisations”.Son calme d’avant-match, ses appels du pied à son
frère algérien pour un retour à la sérénité, puisqu’il ne s’agissait
que d’un match, cachaient un autre stratagème : s’acheter l’arbitre.L’accusation
est grave mais les images vues à la télévision suffisent pour la
plaidoirie et la question reste la suivante : que sera le verdict de la
CAF aux recours qui seront certainement introduits par la Fédération
algérienne de football ? Aucun. Cette dernière attendra celui de la
Fifa, saisie après le caillassage du bus des Verts au Caire. Qu’importe. Les Algériens sont sortis en masse
avec les youyous et les klaxons, c’est tout ce qu’ils peuvent faire
pour rire à la face des fomenteurs de ce complot. En attendant que les
responsables ripostent avec toute la rigueur possible. Pour preuve, les
rues de l’Algérie n’ont jamais été aussi combles, même après
l’inoubliable victoire de Khartoum, et des buts n’ont jamais sonné
aussi creux.
Le complot était parfait entre l’arbitre et les
Pharaons mais, comme d’habitude, il y a ceux qui sont habitués à
vaincre sans honneur. L’Algérie vient de gagner une équipe qui a
l’avenir devant elle et qui nous a donné de la joie et de la bonne
humeur.
Outoudert Abrous
LIBERTE